
Lettre ouverte contre les violences sexistes et sexuelles à l’ensemble de la France Insoumise

« Parce qu’il se veut féministe, notre mouvement se doit d’être particulièrement exemplaire, transparent et réactif ». Dans une tribune publiée par Le Média Presse, des militantes et militants de la France Insoumise exhortent leurs camarades à réagir au sujet des présomptions de violences sexistes et sexuelles au sein du parti, évoquées récemment dans une enquête du mensuel féministe Causette. Ils demandent une réaction publique du mouvement, l’ouverture d’une enquête interne, des sanctions à l’encontre des agresseurs et un protocole d’intervention clair.
Nous, militant·e·s et sympathisant·e·s insoumis·e·s, avons récemment pris connaissance de l’enquête parue en décembre dernier dans le magazine Causette. Intitulé “Sexisme, homophobie, autocratie”, cet article fait état d’actes qui relèvent, au titre du Code pénal, du harcèlement et de l’agression sexuelle (1). Un “responsable (Parti de Gauche) aujourd’hui député FI” est particulièrement visé.
Interpellée sur Twitter, Danielle Simonnet, oratrice nationale de la France Insoumise a fini par réagir le 3 mars dernier. Soulignant qu’il n’y a “pas d’omerta à la FI”, elle affirme n’avoir reçu aucun témoignage à ce sujet. Le compte Twitter @AntisexismeFI, créé en réaction à l’article de Causette, affirme pourtant que l’ancienne responsable du livret Egalité Femmes-Hommes, Amandine Fouillard, avait apporté “des témoignages précis” à Danielle Simonnet et Manuel Bompard sur le comportement d’un député.
Des témoignages précis sur le député harceleur et d’autres cas avaient été apportés à la direction FI, @mbompard et à @Simonnet2 par l’ancienne responsable féminisme Amandine Fouillard. Toujours aucune réaction de leur part. #8mars #AntisexismeFI https://t.co/jssvwvN34c
— Antisexisme FI (@AntisexismeFI) 8 mars 2019
Il nous semble indispensable que la France Insoumise réagisse sans plus attendre. Les violences sexuelles sont systémiques, elles touchent toutes les institutions, toutes les familles, tous les corps de métiers, tous les partis. Mais parce qu’il se veut féministe, notre mouvement se doit d’être particulièrement exemplaire, transparent et réactif.
Nous nous félicitons de la création, en interne, d’une pôle de vigilance et d’écoute contre les violences sexistes et sexuelles. Il nous semble néanmoins important de rappeler que l’enclenchement de la procédure ne peut reposer sur les seules victimes. Il nous faut prendre en compte la peur qui est la leur : peur de ne pas être crue, peur que l’on minimise ce qu’elles ont vécu, peur qu’on les culpabilise au motif que leurs révélations pourraient nuire au mouvement.
L’enclenchement de la procédure ne peut non plus être conditionné au dépôt d’une plainte. En France, rappelons-le, seules 10% des femmes victimes de violences sexuelles portent plainte. Seules 10% de ces plaintes aboutissent à un procès.
Parce que nous pensons que faire cesser les violences sexistes et sexuelles est l’affaire de tous et toutes, et que c’est par un changement radical de la conscience collective que les comportements individuels changeront, nous appelons aujourd’hui par ce texte l’ensemble de la France Insoumise à réclamer :
- Un éclairage quant à l’absence de réaction publique de la France Insoumise. Nous considérons que le mouvement aurait dû réagir, que les militant·e·s auraient dû être prévenu·e·s de la parution de cet article pour qu’un appel à témoignages soit lancé et un soutien aux victimes affirmé.
- L’ouverture, au plus vite, d’une enquête interne par les membres de la cellule d’aide. Les député·e·s, leurs collaborateurs et collaboratrices doivent être entendu·e·s, les conclusions de cette enquête communiquées aux militant·e·s.
- Des sanctions à l’encontre des agresseurs et de celles et ceux qui ont exercé des pressions directes ou indirectes sur les victimes. Les agresseurs, qu’ils soient en responsabilité ou non, ne doivent pas avoir leur place à la France Insoumise. Les militant·e·s doivent pouvoir faire vivre le mouvement et ses idées sans risque d’être exposé·e·s à un agresseur qui n’aurait pas été écarté.
- Que la cellule dédiée soit pourvue des moyens adéquats, qu’elle puisse bénéficier de l’appui d’associations spécialisées.
- Un protocole d’intervention clair, communiqué à tous les membres de la France Insoumise, qui doit permettre la prise en charge rapide de tout signalement de comportement harcelant ou de violence sexiste ou sexuelle.
Nous considérons que s’engager sur le chemin de l’exemplarité vis-à-vis du traitement des cas de violences sexistes et sexuelles serait un titre d’honneur pour une grande formation politique féministe. Montrons l’exemple !
Signataires :
Éric Allmendiger
Léa Assaba
Victor Berson
Luc Cerceuil
Joseph Chatelin
Julie Desbeaux
Emmanuelle Dubois
Nicolas Dumoulin
Adèle Fletcher
Quentin Girod
Sarah Girod
Juliette Goffinet
Claudine Heuzé
Jérémy Huet
Jean Hugon
Brice Lacoste
Mathilde Larrère
Suzanne Lecomte
Sonia Lindé
Thomas Liot
Alain Lorillu
Maryvonne Lorillu
Olivier Lorillu
Pauline Martin
Rémi Papin
Franciella Paturot-Eustache
Maud Pelletier
Dahman Richter
Julien Roche
Thibault Sans
Dris Talbi
Panda Roux
Pfinelle
Citoyen Atterré
Soutiens :
Isabelle Attard
Mathilde Beuscher
Anaïs Leleux
Mélusine
Léa Tytéca
Mise à jour, 29 mars 2019 : Le Pôle de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de la France Insoumise a souhaité apporter une réponse aux autrices et auteurs de cette lettre. Elle peut être consultée au lien suivant : FI – RÉPONSE À LA « LETTRE OUVERTE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES ».
Mise à jour, 31 mars 2019 : La liste des signataires et des soutiens est également mise à jour.
(1) NDLR: les termes de harcèlement et d’agression sexuelle ne figurent pas formellement parlant dans l’article publié par nos consœurs et confrères de Causette.
Crédits photo de Une : Groupe d’appui France Insoumise Benelux / Flickr-CC.
et vous quand allez vou sarreter de n’inveter que des experts mecs ? quand allez vous vraiement parler sexieme et celui des femmes qui manitient le Patriarca ? Autre analyse , l’affreux massacre de musulmans en nouvelle Zélande a donner lieu a l’applaudissement d’un beau sexisme , La présidente demande AUX FEMMES SEULES d’honorer les morts en s »habillant avec un voile , et les mecs , c’est eux les tueurs et pas de Djellaba ?? alors que ce sont des hommes qui sont mort et que a la mosquée bcp mettent une djellaba au dessus de leur vêtement, c’est trop demander aux mâles, d’etre solidaire ?? LEs mecs tuent et les femmes honorent ..magnifique de sexisme, et bien sure aucune association feministes, aucun Media, ne disent rien, les bobos ont dit que c’était géniale.. on réfléchie plus a donner une réponse collective a la violence, non, les mecs la produisent et les femmes pleurent sur demande. A quand une vrai analyse du sexisme qui est tres fort au Media. LEs journalistes qui ecoutent des males invités ne feront JAMAIS egalite. Et Causette qui a moque le sexe de mannequin qui defilaient nue , c’est respectueux ?
a lire JP Demoule , son derniere livre, vou sexplique commeent les femmes accompagnent le patrioarcat , et les bobos , et oligarqiue particulierement. Merci de grandir, il est temps, sans ca la predation sur l’ecologie ne s’arretera pas , lui aussi voie dans la domination des femmes, le droit de dominer le monde entier..
Je soutiens cette démarche ! Merci aux auteurs de ce texte équilibré.
Je vous rejoins. Bravo à eux!
Mais qui est donc ce député? Pourquoi ne pas le nommer?
Mas,
Bonne question mais qui reste insuffisante. Le texte de protestation se cantonne à des généralités mais mentionne » Les agresseurs » et un hypothétique elu. Sans nommer les choses, on entretient la suspicion. J’en conclue donc que ce peut être le but ?
Et j’ajoute que le commentaire de Barrere répondant à la mise au point du Pôle de prévention contre les violences../..non seulement ne fait pas avancer quoi que ce soit mais se permet de traiter le Pôle de menteur en prétendant que Causette serait impartial, AH AH AH.
A propos de causette : » Elle est détenue par son cofondateur et gérant, Grégory Lassus-Debat, qui ne souhaite pas s’en séparer »27. L’équipe du journal souhaite alors porter plainte contre Grégory Lassus-Debat pour abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux, » source Wikipédia
Désormais, Causette est intégré au groupe Hildegarde géré par Réginald de Guillebon : La famille de Guillebon, ou Le Thoillier de GuillebonN 1, est une famille subsistante de la noblesse française
Tout un programme…et, c’est à cela que les prétendus » insoumises » s’abreuvent…
Ben voyons ! Encore un média à pourrir alors ? C’est vrai que Valeurs Actuelles, c’est bien plus respectable…
Quand à nommer ouvertement les coupables sur un réseau social, vous savez bien que cela peut entrainer des poursuites des auteurs. 5 noms circulent et ce n’est pas la peine de tendre l’oreille pour les entendre.
Espérons que les femmes auront suffisamment de soutien et de force pour raconter, dénoncer et faire punir leur agresseur.
Qu’elles trouvent un exemple en celles qui ont conduit Baupin devant un tribunal.
Moi, aussi, je soutiens cette démarche. Simplement, je voudrais être certain qu’il ne s’agit pas, à 2 mois des élections européennes, d’une petite opération politicienne visant, tout bonnement, à déstabiliser la FI. Ses détracteurs, infiltrés, et hamonistes, notamment, sont encore nombreux à la FI. Alors ? – Vous me pardonnerez, sans doute, de ne pas pratiquer, moi non plus, l’écriture inclusive.